Un inventaire sans fin
Basilic, romarin, thym, mélisse, menthe, sauge… Les aromatiques qui peuplent les jardins depuis l’Antiquité et parfument les cuisines d’Occident sont reconnues pour leurs propriétés digestives. Elles accompagnent les légumes tels que le fenouil, le radis noir ou l’artichaut quand il s’agit de soutenir la détoxination des voies biliaires et du foie, stimuler les intestins paresseux. Une consommation régulière assortie d’une alimentation saine prévient généralement les problèmes de digestion.
Herboristes et pharmaciens classent les plantes selon leur action sur les organes. Le totum ou ensemble moléculaire propre à chaque plante lui confère des effets bénéfiques sur un large nombre d’organes.
Foie et la vésicule biliaire
Les plantes hépatotropes dont l’action est concentrée sur le couple foie : vésicule biliaire. Elles sont classées selon leur action, mais le plus souvent les cumulent :
- Action cholérétique : les actifs de la plante favorisent la sécrétion de bile par la vésicule biliaire (cholérèse). La bile stimule les hépatocytes (cellules du foie) et facilite la digestion des graisses.
• Eupatoire (Eupatorium cannabinum L.), romarin, artichaut, radis noir, thym, … - Action cholagogue : les actifs provoquent l’évacuation de la bile vers l’intestin.
• Fumeterre (Fumaria officinalis), radis noir, chardon-marie, pissenlit, … - Action hépatoprotectrice : les actifs aident à la régénération des hépatocytes :
• Chardon-marie, romarin, artichaut, desmodium …
Le pancréas
Les plantes dites hypoglycémiantes stimulent la sécrétion d’insuline par le pancréas et pour certaines améliorent la sensibilité des cellules à l’insuline : fénugrec, cannelle (Cinnamomum zeylanicum), bardane (Arctium lappa), ginseng (Panax ginseng), basilic (Ocimum basilicum, O. sanctum, O. gratissimum), …
Fonction intestinale
Ballonnements, alternance diarrhée-constipation, inflammations, production de gaz… la fonction intestinale est sujette à de nombreux dérèglements. L’alimentation contemporaine ne pourvoit pas suffisamment à ses besoins en fibres, pré- et probiotiques, vitamines ou oligoéléments. Si les plantes ne règlent pas l’insuffisance de ces apports ou la surabondance des aliments néfastes comme les sucres et les graisses, elles peuvent, du moins, réguler le transit, faciliter l’évacuation des déchets, apaiser les spasmes et réduire la production de gaz.
Action carminative
L’un des problèmes digestifs les plus courants est la production de gaz. Les plantes carminatives s’attaquent aux levures et bactéries qui ont un rôle dans la fermentation des aliments ; elles sont également antispasmodiques. D’autres agissent aussi sur l’estomac.
- Toniques intestinaux : ail, fenouil, menthe poivrée, basilic, anis, coriandre, romain et thym s’associent facilement à la cuisine de tous les jours.
- Contre les ballonnements outre les toniques : achillée millefeuille (Achillea millefolium), mélisse, …
- Contre les ballonnements liés au stress : verveine odorante, badiane, mélisse, matricaire (Matricaria recutita), …
Action laxative
Certaines plantes laxatives contiennent des mucilages. Ces polysaccharides absorbent l’eau augmentant le volume des selles, favorisant ainsi le péristaltisme (mobilité des parois intestinales). Elles sont utilisées dans le traitement symptomatique de la constipation. Leur effet est doux et leur prise peut être renouvelée régulièrement. D’autres dites stimulantes de la motricité digestive ont pour principes actifs des anthraquinones dont les effets inflammatoires sont connus. On les réserve donc à des usages très occasionnels.
- Les plantes à mucilages : lin, ispaghul, psyllium, …
- Les plantes stimulantes : bourdaine, séné, rhubarbe, …