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INCA3 : Ce que mangent les Français 

Tous les 7 ans, l’enquête INCA scrute les habitudes alimentaires des Français.

La troisième enquête Individuelle Nationale des Consommations Alimentaires (INCA) a concerné plus de 5800 personnes de tous âges sur toute la France métropolitaine. Ces études permettent de tirer un portrait actualisé des habitudes de consommation des Français.

Quels sont les objectifs de cette étude ?

Les études INCA constituent un outil indispensable à l'élaboration des politiques de santé publique en faveur d'une alimentation-santé. Les personnes sondées ont répondu à 150 questions qui abordent des thématiques variées : aliments et boissons consommés, habitudes et modes de vie... au final un corpus de données dont les éléments les plus probants se traduiront entre autres par des préconisations concrètes sur www.mangerbouger.fr, le site du programme national nutrition santé (PNNS).

Ses objectifs ?

  • déterminer les apports nutritionnels sains,
  • détecter les risques d’exposition aux substances dangereuses et présentes dans les aliments comme les toxines, les résidus de pesticides ou les métaux lourds,
  • informer les autorités sanitaires afin qu’elles modifient, le cas échéant, les législations sur la sécurité alimentaire.

Ainsi, les résultats de l’INCA 2 ont-ils permis d’analyser et estimer le risque d’exposition à de nombreuses substances non alimentaires dans les produits transformés ou non. La consommation des fruits et légumes, du sel, des oméga-3  a été scrutée pour en déduire les bénéfices et inconvénients.

Auprès de quelles sources ?

Hommes et femmes adultes, personnes âgées, enfants et adolescents ont été interrogé, offrant ainsi une cartographie complète de la population. Aux questions déjà présentes dans l'INCA2, se sont ajoutées de nouvelles données : le mode alimentaire des enfants de moins de 3 ans, les consommations d'aliments issus de l'agriculture biologique ou issues de productions personnelles ou de celles de proches, ainsi qu'un système de description des aliments plus avancé.

Que dit la comparaison entre l'INCA2 et INCA3 ?

Les études INCA2 et INCA3 ont établi des constats à peu près similaires, soulignant la disparité des comportements en fonction de l'âge, du genre, du niveau d'étude et de la localisation de la résidence. Le statut pondéral et le niveau d'activité physique n'ont pas évolué dans le bon sens, une part croissante de la population se révèle sédentaire et en surpoids avec un risque plus important de maladies cardiovasculaires. Ainsi, les prévalences de surpoids sont plus élevées chez les adolescents de 15 à 17 ans (9% à 15%), et de l’obésité chez les adultes (12% à 17%).

Des résultats clairs et inquiétants

  • Trop de sel dans l’assiette, avec pour conséquence des risques accrus de maladies cardiovasculaires et osseuses.
  • Toujours pas assez de fibres, pourtant essentielles au confort intestinal.
  • La consommation de compléments alimentaires en augmentation.
  • De plus en plus de produits transformés, souvent industriels, dans nos menus.
  • Des apports en fibres (20g/j en moyenne) insuffisants, les recommandations étant de 30g/j.
  • Une prévalence du surpoids en nette augmentation.
  • Une sédentarité de la population inquiétante.
  • Un manque d’activité physique.

Une base de travail pour le Pnns4 et les industriels 

Le programme national nutrition santé (Pnns) ne s'attache pas seulement à préconiser les bons usages alimentaires à la population, mais également à faire évoluer les pratiques des industriels de l'agroalimentaire. La reformulation des aliments transformés justifiée par leur impact sur la santé est l'un des enjeux. Divers acteurs travaillent à la mise en place de chartes de progrès nutritionnels adoptées par engagement volontaire avec les industriels.  Parmi les sujets qui nécessitent des changements de pratique : élimination des acides gras trans, diminution des graisses et acides gras saturés au profit des acides gras oméga-3 bénéfiques, réduction des proportions de sucre et de sel et augmentation de la part des fruits, légumes et légumineuses ou des fruits à coque.

Des résultats suite au rapport INCA3

De grandes familles d'aliments sont particulièrement visées : le pain et les boissons sucrées.
Le pain : il représente près de 25% de l'apport en sel quotidien pour les adultes et de 15 à 19% pour les enfants et les adolescents. La France s'est engagée auprès de l'OMS à réduire de 30% la consommation de sel. En 2022, un accord collectif volontaire a été signé entre les ministères en charge de l’Alimentation et de la Santé et l'ensemble des acteurs de la filière de la boulangerie visant à réduire de 20% les teneurs en sel dans les pains courants.

Les boissons sucrées : faut-il modifier la législation pour modifier les formulations des boissons sucrées ou édulcorées ? La question a été soulevée dans plusieurs rapports parlementaires. La France a choisi de mettre en place une taxe dès 2012, réformée en 2018, sur les sucres ajoutés des boissons sucrées en vue de lutter à long terme contre l'obésité. Elle devrait encore évoluer pour inciter les industriels à reformuler les produits.

L'Anses se penche sur la prochaine étude INCA4 

En 2023, l'INCA4 est programmé en coopération avec Santé publique France. Elle intègre de nouvelles données comme l'impact sur la santé des régimes particuliers, végétariens ou végétaliens, mais aussi l'exposition aux risques sanitaires. INCA3 a en effet révélé une hausse de la consommation d'aliments crus, des consommateurs moins soucieux des dates limites de consommation et des frigos aux températures non conformes.

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