De nombreux facteurs peuvent perturber la sécrétion de la mélatonine, et/ou son efficacité. Lorsque les situations génératrices d’une inhibition de l’hormone du sommeil se répètent, elles peuvent entraîner à terme de réels troubles à l’endormissement.
Les principaux perturbateurs du sommeil :
- La lumière naturelle ou artificielle mais aussi la lumière bleue, championne de l’inhibition de la mélatonine ! Notre cerveau interprète l’abus de lumière comme une invitation à rester éveillé. Plus la lumière est vive dans son environnement ou sur l’écran, plus l’effet est grand !
- Lire un sms dans le noir de la chambre, y répondre par exemple peut retarder sensiblement l’endormissement.
- Les ondes électromagnétiques générées par les appareils électriques, les téléphones portables, les antennes relais, radios… une pollution invisible qui affecte la production de mélatonine.
- Le travail de nuit ou très tôt le matin.
- Les décalages horaires lors des longs voyages.
- L’âge, avec lequel sa sécrétion s’amortit progressivement.
- La prise de certains médicaments. Parlez-en avec votre médecin, pharmacien ou thérapeute.
Le smartphone ne dort jamais !
40 % des 18-34 ans utilisent leur portable dans leur lit
44% les laissent en veille ou en marche à côté de leur lit
Comment passe-t-on de l'éveil au sommeil ?
Deux centres, deux fonctions et une inhibition
La veille et le sommeil sont définis par une inhibition réciproque entre les centres d’éveil et les centres du sommeil situés dans le cerveau.
- Les centres de l'éveil : le système (ou formation) activateur ascendant (SRAA ou FRAA) est considéré comme le centre de l’éveil. Il comprend plusieurs ensembles neuronaux dans le tronc cérébral, l’hypothalamus postérieur et le télencéphale. Ce réseau de l’éveil part du tronc cérébral pour innerver le cortex de façon diffuse. Ses neurones sécrètent différents neurotransmetteurs responsables d’une vigilance et d’un tonus musculaire accrus : noradrénaline, acétylcholine, dopamine, glutamate, et histamine.
- Les centres du sommeil se situent en avant du thalamus (noyau pré optique), dans le cortex préfrontal et dans le tronc cérébral. Ils sont constitués principalement de neurones sécréteurs de GABA et de sérotonine.
Quand le cerveau fait flip-flop switch !
L’activité d’un de ces deux systèmes éveil/ sommeil inhibe celle de l’autre, ce qui crée une balance perpétuelle : lorsque les stimuli extérieurs stimulent les centres de l’éveil, ces derniers voient leur activité augmenter. Ils inhibent alors fortement les centres du sommeil et stimulent l’état d’éveil et de vigilance. L’arrêt des stimulations de l’environnement entraîne une baisse de l’activité des centres de l’éveil : l’inhibition des centres du sommeil est levée, ce qui entraîne une hausse de leur activité et une baisse de la vigilance.
On qualifie cette alternance inhibition/désinhibition de « flip-flop switch », à l’image d’un interrupteur électrique. Cette balance évite la survenue de longs états transitionnels, intermédiaires, qui seraient dangereux pour la survie puisque inadaptés. En particulier, un demiéveil ne permettrait pas de faire face à des situations d’urgence (présence d’un prédateur, recherche de nourriture) et un demisommeil ne serait pas récupérateur.