L’huile de palme omniprésente en épicerie
Peu coûteuse à l’achat, très résistante à la chaleur et à l’oxydation, elle se substitue aux huiles végétales traditionnelles dans quantité de produits transformés, des célèbres pâtes à tartiner aux laits infantiles, en passant par les brioches, margarines, pizzas, plats préparés surgelés, biscuits apéritifs,...
Elle peut apparaître sous différentes appellations : huile ou graisse palmiste, graisse de palme, oléïne de palme, stéarine de palme... l’exclure de son alimentation nécessite un œil averti et une attention soutenue.
L’huile de palme, bonne ou mauvaise pour la santé ?
Il n’y a pas de réponse unique à cette question. Depuis des millénaires, les populations asiatiques des régions tropicales, où le palmier est endémique, consomment de l’huile de palme. Intégrée dans la cuisine, la cosmétique et les traitements de médecine traditionnels, elle n’aurait semble-t-il sous sa forme brute aucun effet néfaste sur la santé.
Comme toutes les huiles, l’huile de palme est composée intégralement de lipides, dont des acides gras polyinsturés (10% d’omega-6, 38 % d’oméga-9) pour 50 % d’acides gras saturés. Ces derniers sont utiles à l’organisme s’ils ne sont pas consommés en excès. En France, l’huile de palme compte pour 4 à 7 % des apports en acides gras saturés, exclusivement par le biais de l’alimentation industrielle. Elle compte peu donc dans l’augmentation des troubles métaboliques dans la population générale en comparaison à la graisse animale, au beurre, etc. En revanche, on connait aujourd’hui l’impact des aliments transformés sur la santé.
On pourrait vanter ses antioxydants puisqu’elle contient des tocotriénols (variante de vitamine E) et des caroténoïdes (précurseurs de la vitamine A) en quantité respectable mais ils seront systématiquement détruits lors des opérations de raffinage.
Plus préoccupant est le taux élevé de composés suspectés d’être génotoxiques et cancérigènes1 : le 3-monochloro-propanol-1,2-diol (3-MCPD), les esters 3-MCPD et les esthers glycidyliques d’acides gras (EG). Ces composés résultent du raffinage et de la désodorisation de l’huile. En 2018, la dose journalière admissible (DJA) de ces composés fixée par l’EFSA dans les aliments a été abaissée de moitié ! Elle est aujourd’hui de 2 μg/kg/j.
En résumé, si une consommation d’huile ”non hydrogénée” ponctuelle ne représente pas un danger, les formes sous lesquelles elle est utilisée en Occident invitent à l’exclure de son alimentation.