L’arthrose, une maladie inflammatoire ?
L’arthrose a longtemps été considérée comme une maladie dégénérative non inflammatoire. Or, les études récentes ont montré que derrière la destruction du cartilage et les douleurs se cache en réalité une composante inflammatoire qui joue un rôle important.
L’inflammation est un mécanisme de réaction normal de l’organisme face à une agression. La plupart du temps, elle sert à éliminer des virus ou bactéries par la production de molécules dites pro-inflammatoires, les cytokines.
L’arthrose est due à l’inflammation « anormale » des chondrocytes sous l’impact de traumatismes (sollicitations répétées de l’articulation, sport et chocs, travail manuel) mais aussi d’un terrain génétique et de facteurs environnementaux encore mal connus.
Les chondrocytes enflammés fabriquent des cytokines pro-inflammatoires qui se répandent dans l’ensemble de l’articulation (cartilage, liquide synovial et membrane synoviale), perturbent la synthèse de la matrice du cartilage et provoquent la douleur.
Ces chondrocytes synthétisent également des enzymes, notamment des collagénases, qui digèrent et détruisent le cartilage. L’équilibre est rompu : la destruction prend le dessus sur la formation.
Un véritable cercle vicieux s’installe avec ce processus inflammatoire, car les lésions dues à la destruction du cartilage entretiennent l’état inflammatoire de l’articulation.
D’où vient la douleur de l’arthrose ?
Les douleurs de l’arthrose ne sont pas directement liées aux dommages du cartilage car celui-ci n’est pas innervé. Elles proviennent en réalité des structures situées à proximité, tels que l’os, la membrane synoviale mais aussi les tendons et ligaments.
En effet, l’inflammation gagne ces tissus avoisinants et stimule les terminaisons nerveuses qui deviennent hypersensibles.