La transmission d’une génération à l’autre
Les perturbateurs endocriniens peuvent agir exactement comme une hormone endogène et avancer masqués dans n’importe quel organisme vivant. En cas d’exposition à ces leurres hormonaux, les femmes enceintes pourraient léguer deux types de patrimoines « toxiques » au fœtus :
Par transmission épigénétique :
tout au long du développement, les gènes subissent des modifications chimiques provoquées par des causes internes (endogènes) ou externes (exogènes) tels que les facteurs environnementaux. Ces modifications chimiques appelées marques ne sont pas stables, s’ajoutent ou s’enlèvent, selon les besoins cellulaires. Elles peuvent se manifester sur des nucléotides de l’ADN, ou sur des histones, protéines associées au gène. Elles étaient jusqu’à de récentes découvertes, réputées non transmissibles car en quelque sorte liées à « l’actualité » du gène et non à sa structure (appelée séquence). Or, certaines de ces marques épigénétiques seraient transmissibles d’une génération à l’autre et seraient même indispensables au développement embryonnaire en permettant la différenciation des cellules. Un gène marqué par l’action d’un perturbateur endocrinien ou d’un polluant peut entraîner des anomalies au moment de la formation des organes du fœtus, ou plus tardivement altérer leur fonctionnement normal.
Par transmission directe :
Le perturbateur endocrinien utilise les mêmes voies de passage que n’importe quelle molécule transmise par la mère à son fœtus. Son influence sera plus ou moins déterminante pour la santé de l’enfant selon la période de contamination. On parle alors d’effet «fenêtre».