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Les perturbateurs endocriniens provoquent des atteintes au systèmes reproductif des jeunes garçons et des adolescents.

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Perturbateurs endocriniens et santé reproductive

Les perturbateurs endocriniens ont des effets néfastes sur le développement hormonal.

Les perturbateurs endocriniens altèrent la santé reproductive

Comme leur nom l’indique, les perturbateurs endocriniens (PE) agissent sur le système endocrinien, donc interfèrent avec notre sécrétion d’hormones. On observe ainsi sans grande surprise des effets sur la santé reproductive et l’acquisition des caractères sexuels à la naissance et leur maturité à la puberté. 
On constate en France une altération progressive de la santé reproductive : les malformations génitales et troubles au cours de la puberté sont de plus en plus fréquents chez les jeunes Français. Ils constituent aujourd’hui un indicateur clé de l’exposition aux perturbateurs endocriniens, et un enjeu majeur de santé publique.

Malformations congénitales à la naissance 

Une exposition précoce aux PE pourrait favoriser des syndromes de malformations congénitales particulièrement chez les jeunes garçons. 
Des études réalisées en France, mais aussi en Corée, au Royaume-Uni et au Danemark, révèlent une augmentation du nombre de cas de cryptorchidies chez les enfants de moins de 7 ans. 
Cette malformation des testicules, plus connue sous le nom de « testicule non descendu », touche chaque année environ 2 % des petits garçons qui naissent en France. Elle pourrait résulter d’une exposition au cours de la vie fœtale dans l’utérus à des PE qui perturbent l’action des hormones masculines (androgènes) et empêchent ainsi le bon développement des organes génitaux.

Puberté précoce 

La puberté précoce se caractérise par des signes de puberté avant l’âge de 8 ans pour les filles et avant 9 ans pour les garçons. Elle se traduit chez les filles par le développement des seins et de la pilosité puis l’apparition des règles, et chez le garçon par une augmentation du volume des testicules, l’apparition de poils pubiens et la mue de la voix. La puberté précoce s’accompagne d’une accélération et d’un arrêt de la croissance, avec risque de conserver une petite taille à l’âge adulte. Outre les troubles psychologiques, elle peut avoir pour conséquence une augmentation du risque de cancer des organes génitaux à l’âge adulte. 
La puberté précoce apparaît souvent sans cause identifiée, et elle est suspectée d’être favorisée par une exposition précoce aux PE.  


En France métropolitaine, sur la période 2011-2013, 1 173 nouveaux cas par anont été recensés chez les filles, et 10 fois moins chez les garçons. 
Plus surprenant encore, des disparités géographiques existent quant à l’incidence de la puberté précoce en France : d’après une étude de Santé Publique France, les régions entourant Toulouse et Lyon sont 10 à 12 fois plus touchées. Les chercheurs tentent donc aujourd’hui d’établir un lien avec une exposition aux UV plus importante dans le sud de la France ou avec une éventuelle proximité avec des exploitations agricoles augmentant l’exposition aux pesticides.

Cancer du testicule

Le nombre de cancers du testicule, le plus fréquent des cancers chez l’homme jeune (entre 15 et 35 ans), ne cesse d’augmenter. Entre 1998 et 2014, l’incidence de ce cancer a augmenté de 1,52 % par an.
Une des hypothèses désormais admise lie ce pic d’incidence de cancer du testicule avec des expositions aux perturbateurs endocriniens, notamment au cours de la vie fœtale et néonatale. Ces PE pourraient provoquer des anomalies lors de ces périodes critiques du développement du testicule et des organes génitaux. 

Baisse de la qualité du sperme

Depuis quelques décennies, on observe une nette diminution de la qualité du sperme. 
Une étude menée sur près de 27 000 hommes en France a montré une chute significative de la concentration en spermatozoïdes entre 1989 et 2005 : qu’en 17 ans, la concentration du sperme a diminué de 32,2 % soit près d’un tiers !
Plusieurs causes sont évoquées, mais celle qui revient de façon récurrente est une fois de plus l’exposition aux perturbateurs endocriniens, notamment les phtalates. Les phtalates sont présents partout autour de nous dans les plastiques, ils altèrent la production de testostérone, hormone masculine par excellence, qui joue un rôle essentiel dans le développement des testicules et dans la spermatogénèse.

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