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Chrome : l’oligoélément anti-sucre !

En tant que cofacteur de la chromoduline, le chrome augmente l’activité de l’insuline et aide à diminuer la glycémie.

Le chrome, minéral oligoélément essentiel

Parmi les oligoéléments essentiels, le chrome fut l’un des derniers reconnus. Isolé dès 1797 par le chimiste français Vauquelin, il fallut attendre près de deux siècles avant qu’il n’arrive sur le devant de la scène scientifique, puisque son rôle n’a été découvert que dans les années 1950.

En 1959 les docteurs Mertz et Schwarz ont montré qu’une substance trouvée dans la levure de bière améliorait nettement la transformation du sucre chez des rats diabétiques. Ils nommèrent cette substance « facteur de tolérance au glucose », plus communément connu en tant que GTF. 10 ans plus tard, ils identifièrent le chrome comme étant un composant du GTF, et il fut déclaré oligoélément essentiel.

Est-ce que le chrome coupe l'envie de sucre ?

Le chrome participe donc à la régulation du métabolisme glucidique, c'est-à-dire l'utilisation du glucose par les cellules. En d'autres termes, il contribue à l'équilibre de la glycémie. 

Or, les hypoglycémies sont accompagnées de fringales et d'envies de sucre pour compenser le manque de glucose ressenti par l'organisme. 

Une glycémie équilibrée permet de diminuer ces épisodes. L'envie serait donc toujours là, mais plus facile à contrôler!

Le chrome est également impliqué dans le métabolisme des lipides, protides et glucides. De nombreux travaux restent encore à effectuer pour élucider tous les mécanismes physiologiques dans lesquels il est actif.

Est-ce que le chrome fait baisser la glycémie ?

Une forme un peu différente du GTF a été découverte chez les mammifères, appelée chromoduline.

La chromoduline est un petit peptide capable de se lier au récepteur de l’insuline, entraînant ainsi une activation plus forte de ce récepteur donc une activité amplifiée de l’insuline et une entrée de glucose plus importante dans les cellules, faisant baisser la glycémie. Des expériences chez le rat (1) ont montré que l'activation du récepteur de l'insuline est huit fois plus forte en présence de chrome et de chromoduline !

Le chrome facilite ainsi l’utilisation du glucose en réponse à l’insuline : c’est un hypoglycémiant.

Chrome et chromoduline augmentent l'action de l'insuline

Régulation de la glycémie : actions du chrome, de la chromoduline et de l'insuline

Prendre du chrome a-t-il une action sur le diabète ?

Vous l’aurez compris, une carence en chrome peut affecter la régulation du niveau de sucre dans l'organisme, et être une cause possible de résistance à l’insuline.

Le maintien d’un statut optimal en chrome paraît donc important pour lutter contre la perte de sensibilité à l’insuline et le risque de diabète de type 2. Une étude parue en 2015 (2) a d’ailleurs montré qu’une supplémentation en chrome chez les adultes était associée à une probabilité significativement plus faible de développer du diabète. Pour l'Agence européenne de sécurité des aliments, le chrome contribue bien au maintien d'une glycémie normale.

Les bienfaits du chrome dans la perte de poids

L'appétit est dicté naturellement par la régulation de la glycémie. Plus les apports en glucides sont élevés, plus la sécrétion d’insuline l'est aussi. L'urgence alors pour l'organisme est de retrouver un taux de glycémie correct. Ce qui peut déclencher une hypoglycémie, dite « réactionnelle » à l'origine de fringales. Qui dit fringales dit fabrication de graisses et prise de poids. Les effets bénéfiques du chrome se limitent à la régulation du métabolisme glucidique donc à un risque moins important d'hypoglycémie. S'il n'a aucun bénéfice sur la perte de poids, il contribue à une meilleure gestion des prises alimentaires.

Les aliments, sources de chrome

Le risque d'une carence en chrome est faible, mais il peut être utile de rééquilibrer son alimentation dans le cadre d'une régulation de la prise de poids. Les aliments comme les jaunes d'œufs ou les céréales complètes en sont riches. L'absorption du chrome est favorisée par la vitamine B3 présente dans les volailles par exemple. La disparition de sensations de faim intempestives permet plus facilement de réduire ses apports caloriques. L'alimentation apporte environ 25 µg de chrome par jour.

Les cures de chrome en compléments alimentaires 

Les cures de chrome peuvent s'avérer utiles pour réguler la glycémie. La dose journalière recommandée varie entre 50 et 200 µg de chrome par jour (y compris l'apport alimentaire).

Combien de temps dure une cure de chrome ?

Une cure de compléments de chrome dure généralement de 1 à 3 mois maximum.

Les formes les plus courantes incluent :

  • Le chlorure de chrome : une forme très commune dans la nutraceutique car elle s'associe aux autres ingrédients. Le chlorure de chrome est naturellement présent dans les aliments.
  • Le picolinate de chrome : cette forme est appréciée pour sa tolérance digestive et sa biodisponibilité.
  • La levure de bière enrichie en chrome.

 

A quel moment de la journée prendre du chrome ?

Privilégiez une prise le matin à jeun ou entre les repas pour optimiser l'absorption. Associez la cure à une alimentation équilibrée et une activité physique régulière pour maximiser ses bénéfices sur le métabolisme des glucides.

Quels sont les effets secondaires du chrome ?

Les effets indésirables graves ont été observés avec un sel particulier, le picolinate de chrome, pris à des doses supérieures à 1 200 µg par jour.

Avant de débuter une supplémentation, prenez l'avis d'un professionnel de santé. Celui-ci pourra adapter le dosage selon vos besoins individuels et votre état de santé. Pour les personnes diabétiques, la prise de chrome sous forme de compléments alimentaires doit se faire sous contrôle médical. 

Natacha Calmels et la rédaction de Penser Santé


1. Davis CM et al. « Chromium oligopeptide activates insulin receptor tyrosine kinase activity. » Biochemistry (1997).
2. Mc Iver DJ et al. « Risk of Type 2 Diabetes Is Lower in US Adults Taking Chromium-Containing Supplements. » J Nutr. (2015).

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