Des légumes et des fruits moins riches en nutriments
Pour de nombreux nutritionnistes, l’incitation à consommer 5 portions de végétaux par jour serait aujourd’hui dépassée.
La réponse n’a pas été donnée par le PNNS qui n’a pas changé ses préconisations. Pourtant les apports sont aujourd’hui insuffisants au regard de la pauvreté des végétaux en nutriments.
L’agriculture a de tout temps progressé en sélectionnant les espèces les plus productives, les plus résistantes. Cette sélection a donné naissance à de nouveaux fruits et légumes, amélioré les rendements, permis l’approvisionnement d’une population toujours plus grande. La révolution agro-industrielle a accéléré la mutation du potager de nos grands-mères des années 1960 en plantations à haut rendement.
Agriculture industrielle : plus, c'est moins !
Les fruits de cette agriculture nourrissent hélas, de moins en moins bien.
En 2015, des études canadiennes mettaient en évidence la quasi disparition de la vitamine A dans 17 des 25 fruits testés et sa totale absence dans la pomme de terre et l’oignon ! Les exemples sont nombreux de la baisse des nutriments dans les aliments : 21 oranges aujourd’hui contre 1 orange hier ou encore 26 pêches aujourd’hui pour 1 pêche d’hier pour la même quantité de vitamine A ; 6 fois moins de calcium dans le brocoli italien qu’en 2003.
Cette perte de nutriments n’est pas sans conséquence sur la chaîne alimentaire toute entière. Ainsi la consommation par le bétail de céréales appauvries en oligoéléments entraîne naturellement une baisse de la qualité nutritionnelle de la viande.
Les causes de la perte de nutriments
De nombreuses causes sont à l’origine de la pauvreté toujours plus grande en nutriments des végétaux cultivés.
Si vous vous demandez pourquoi les vitamines sont si importantes : vitamines = vitalité ?
L’exploitation des sols
- Des sols surexploités et appauvris
- Les traitements phytosanitaires
- Les rotations rapides
- La monoculture
- La qualité des eaux des nappes phréatiques
La manipulation des végétaux
- Sélection privilégiant les espèces résistantes et belles plutôt que les espèces riches en nutriments.
- Les cultures de plantes génétiquement modifiées (PGM) au détriment de la variété biologique.
- Les traitements phytosanitaires.
- L’amélioration perpétuelle des rendements.
- La cueillette avant maturité.
- Les traitements après récolte.
- Le stockage et le transport.
Les fruits et légumes issus de l’agriculture biologique plus nutritifs
Chaque espèce de végétal a ses qualités nutritionnelles intrinsèques, mais le type de culture auquel elle est soumise les modifie. Un fruit d’une espèce ancienne qui a connu peu de sélections, issu d’un verger sans pesticides et d’un arbre dont la croissance n’a pas été accélérée sera beaucoup plus riche que celui issu de la culture intensive d’une espèce génétiquement modifiée pour de plus hauts rendements.
Ainsi, actuellement, les végétaux issus de l’agriculture biologiques contiennent plus de vitamines et d’oligoéléments que leurs équivalents « industriels ».
Cependant, le bio ne fait pas tout. Si les végétaux n’ont pas été cueillis à maturité, ils seront moins riches en nutriments qu’un fruit mûr issu de l’agriculture conventionnelle ! L’agriculture biologique sera peut-être demain gouvernée par une politique de rendement susceptible de faire perdre à ces aliments-là aussi une partie de leur richesse nutritionnelle.